La Poste émet un timbre de la série artistique représentant une œuvre de Marie-Guillemine Benoist, artiste peintre.

Fille d’un fonctionnaire de l’Ancien Régime, Marie-Guillemine de Laville-Leroulx (Paris, 1768-1826) était douée pour la peinture. La ruine de son père l’arracha à l’oisiveté des jeunes filles de bonne famille. Elle en fit son métier, formée par deux maîtres éminents, la portraitiste Élisabeth Vigée-Lebrun, puis Jacques-Louis David, chef de file du retour au classicisme.
Pensionnée par le gouvernement, elle ouvrit un atelier pour femmes peintres. Mais en 1814, en plein succès, elle fut contrainte de renoncer à sa carrière pour ne pas nuire à celle de son époux, Pierre-Vincent Benoist, nommé conseiller d’État…

Ce tableau fit sensation en 1800. Six ans après l’abolition de l’esclavage par la Convention, le 4 février 1794, à la suite du soulèvement des esclaves de SaintDomingue (aujourd’hui Haïti), ce portrait d’une femme noire, incarnation des populations des colonies émancipées par la loi, marque une véritable révolution picturale. Pour la première fois, une artiste célèbre la beauté féminine tout en affirmant l’africanité de son modèle.